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J'aime me plaindre.
3 janvier 2010

J'aurai mieux fait d'aller voir un film.



louis_auguste_lumi_E8re 

En vous appuyant sur au moins six exemples, dont trois vus en cours, décrivez ce qui selon vous définit le plaisir du spectateur au cinéma.

 

« Le plaisir du spectateur ? Oui, d’accord mais dans quel contexte ? Le spectateur d’aujourd’hui n’est plus le même que celui d’autrefois. Et il semblerait que le plaisir éprouvé au cinéma se soit transformé au rythme de son évolution.

Commençons par le plaisir des premiers spectateurs, témoins de la naissance du cinéma. Le cinéma à l’origine peut être considéré comme une capture de mouvements. Il découle de l’invention de la photographie, qui permet, elle, de fixer un moment sur images, d’en créer une trace, un souvenir.  Le cinéma d’origine ne contient donc pas de scénario, il n’y a pas d’acteurs. C’est un enchaînement d’images réelles, les personnages à l’écran jouent leur propre rôle comme dans les premiers films des frères Lumières. Le plaisir, à cette époque, c’est surtout la nouveauté ! Les gens sont curieux et prennent plaisir à découvrir une nouvelle technologie, à voir des évènements réels projetés sur un écran.

Les années suivantes, le cinéma tend vers le documentaire. On film la réalité, la vie quotidienne, les villes. En 1929, Jean Vigo tourne avec Boris Kaufman A propos de Nice, un portrait ironique de la ville. Ils y montrent la misère et la décadence, mélangées à une vue plutôt touristique. Le spectateur découvre un cinéma « social ». On reste dans la réalité même, les images dénoncent la misère, la bourgeoisie, le divertissement de l’époque. Agnès Varda en fait de même dans L’Opéra-Mouffe, portrait de Paris. On nous projette des visions microscopiques du monde, la vie quotidienne résumée dans des portraits de villes.

Le spectateur y trouve une note artistique, prend plaisir dans ce jeu d’images, ces points de vues documenté sur le genre humain que constitue le cinéma social. On nage encore dans un cinéma où la réalité est vraie, les images sont connues, vécues au quotidien.

Dans les années trente, on tend vers un portrait de la société, la société industrielle en l’occurrence. On utilise le cinéma pour faire resurgir l’image d’une société qui fonctionne, tel que dans le film des anglais Harry Watt et Basil Wright, Night Mail. Le spectateur assiste au cinéma de vérité, avec des outils de la fiction, des acteurs et des dialogues, mais toujours sans action autres que des actes du quotidien. On prend plaisir à voir les atouts de sa propre société, son propre mode de vie. On nous renvoie une image positive de notre quotidien, une image de fierté.

Passé le cinéma des années 40, où le traumatisme de la seconde Guerre Mondiale ressort à l’écran, le cinéma va chercher à faire rire son spectateur. L’humour va devenir une arme puissante du genre, avec la propagation des films à sketchs. En 1966, l’italien Pasolini réalise un film collectif, Les sorcières, avec le comique Toto, le Louis de Funès italien de l’époque. On retrouve dans ces sketchs une dimension de satyre sociale, avec un scénario simple, naïf, presque grotesque, des personnages sur joués… Le spectateur trouve dans ce genre une légèreté rassurante et reposante. On rit sans complexe, on peut se moquer de ces figures sans scrupule. Le plaisir de rire le temps de la projection, de sortir de la salle avec le sourire. Le cinéma comique restera toujours autant apprécié et explosera avec l’arrivée de Chaplin notamment. 

En opposition, on trouve le cinéma d’épouvante. Le plaisir de se faire peur. Les premiers sont apparus dans les années trente avec  Dracula de Tod Browning, Frankenstein de James Whale et Docteur Jeckyll et Mr. Hyde de Rouben Mamoulian, pour les plus connus. L'objectif est de créer le sentiment de peur et d'angoisse, avec un caractère morbide, chez le spectateur. On aime avoir peur, tant que l’on reste derrière un écran. Il reste pourtant curieux, ce plaisir d’avoir peur, de sentir son ventre se nouer. Pire encore, le plaisir du sang et de la perversité. Prendre plaisir devant un scénario sanglant, devant la violence, la perversité… Pourtant, c’est ce que le spectateur aime aujourd’hui. Peut être trouve-t-on du plaisir à voir des scènes que l’ont ne peut pas reproduire. L’excitation du défendu ! Les scénaristes n’ont plus peur de la censure. Stanley Kubrick, ne se retiendra pas d’utiliser la violence à l’extrême dans Orange Mécanique (1971), par exemple. Le film regorge d’actes violents et pervers. Le film fut un succès, les récompenses nombreuses. Le spectateur a déjà bien évolué à cette époque !

Puis la technique évolue, les genres se multiplient, les bobines se rallongent et le cinéma devient un véritable divertissement. On joue sur l’humour, le jeu d’acteur, la tragédie, l’épouvante... Les scénaristes commencent à traquer l’émotion des spectateurs. Mieux encore, les techniques ne s’arrêtent plus d’évoluer et les effets spéciaux révolutionnent le septième art. Aujourd’hui on serait même tenté de dire que le cinéma est réel : il devient de plus en plus difficile de reconnaître la fiction à l’écran, parfois même dans le genre fantastique et la science-fiction. Les films futuristes proposent des décors tellement vraisemblables que l’on se convainc soit même de la garantie d’un tel avenir. Aujourd’hui on nous montre même la fin du monde à l’écran et des millions de spectateurs y prennent plaisir !

Le cinéma devient sensationnel. Notre plaisir est pluriel : devant l’écran, on rit, on pleure, on a peur, on retient son souffle, on frissonne… L’émotion devient grande. On ne va plus au cinéma pour la culture en priorité mais pour se divertir. Les images que l’on voit nous stimulent. En voyant un film, on ressent une certaine excitation, un mélange agréable d’émotions. Ce que l’on fuit avant tout c’est l’ennui. Et si un spectateur ne ressent aucun plaisir durant le film, c’est qu’il n’a éprouvé que de l’ennui.

L’évolution des moyens techniques au cinéma a développé le caractère d’identification du spectateur. La dimension de réalisme a pris une ampleur considérable et il devient difficile de faire la part entre fictif et réel. Le cinéma adopte un caractère réaliste, ce qui donne au spectateur une possibilité d’immersion dans l’histoire. Le cinéma nous fait rêver. Vivre comme au cinéma, avoir une vie aussi trépidante que les héros des plus grands films, connaître une histoire d’amour aussi belle et tragique, aussi enrichissante que dans les plus grandes comédies dramatiques. On a même parfois tendance à trop tomber dans le cinéma et en oublier sa nature fictive. Qui n’a jamais rêvé d’être Superman ? De sauver la planète ? Survivre à la fin du monde ou au naufrage du Titanic, sauvée par le sacrifice de son prétendant? 

C’est ça le plaisir du cinéma : laisser son quotidien à l’entrée de la salle et s’immerger dans un autre monde, vivre une aventure incroyable de deux heures. Entendre les mots qu’on rêve d’entendre, parce qu’au cinéma, les paroles sont toujours censées, les mots ne sont jamais bafoués, les répliques deviennent cultes. Les dialogues sont travaillés et donnent l’impression d’être spontanées. Voir ses personnages, ses êtres humains comme nous, surpasser leurs limites, devenir les héros d’une aventure invraisemblable, faire des rencontres inattendues et bouleversantes. Ses personnages qui nous ressemblent tellement… Ajoutez à ça une bande son de qualité et nos sens ne savent plus sur quel pied danser.

On n’est plus des enfants, notre imagination ne nous suffit plus pour vivre des aventures extraordinaires. Il nous faut un écran, une dimension de réalité, un moteur. Parce que notre imagination a pris trop de rides.

Evidemment, même si aujourd’hui le cinéma tend principalement vers le sensationnel, il n’en perd pas sa beauté artistique. Ne nous égarons pas, le cinéma reste un art. Et le plaisir surgit tout autant de la beauté. On prend plaisir devant la beauté des images, de l’histoire, devant le jeu des personnages. Le rôle de l’acteur est devenu un électron essentiel de l’atome. La caméra, tout comme le scénario, seuls, ne suffisent plus.

Au final, définir le plaisir du spectateur n’est pas évident. Tout dépend du contexte, du spectateur lui-même, de l’époque et du genre. Chacun cherche sa propre forme de plaisir. Certains le trouveront dans la simplicité d’une histoire belle et romantique, d’autres dans l’action ou dans la fiction. Encore d’autres sortiront de la salle émus par la qualité des images, par la beauté et l’originalité des plans, le jeu des acteurs… On a simplement tous les mêmes aspirations et le désir commun de prendre du bon temps dans une salle de cinéma, se faire plaisir.

Le plaisir vient de l’excitation. Le cinéma, c’est excitant. »


(J'ai du oublier les principales règles de la dissertation. Et j'aurai du développer une antithèse parce que, bordel, on peut se faire sacrément chier au cinéma ! )

Mais j'ai vraiment rendu ça au prof :/

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Commentaires
C
ça ... ça veut dire que t'étais au cours de Vincent Lowy au premier semestre ^^', bah quand à passer pour un intéressant, autant que ce soit toute l'année hein !<br /> Et le fait que je publie ici ça veut bien dire que je lis ton blog, d'ailleurs j'aime bien, c'est ma lecture people mais en mieux
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