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J'aime me plaindre.
27 décembre 2009

J'aime pas grandir

Noël où l’ébranlement de toutes nos illusions. Une véritable fête de gosses. Noël c’est beau quand t’as encore l’âge de croire au père Noël.  A force de grandir tes cadeaux se transforment en enveloppes. Argent. Au moins, ça prend moins de place sous le sapin. Et t’as plus à compter les jours avec impatience, à fouiller les placards pour découvrir ce qu’on va t’offrir. Le jour même tu vois un petit tas blanc, derrière la montagne de paquets pour les gosses. Tu dis merci, et c'est fini. Les premières années, tu te dis que tu pourras t’acheter ce que tu veux avant que maman te les mette à la banque. Ton cadeau maintenant, c’est pour plus tard. Quand tu commences à vraiment prendre en main ton argent, tu finis par être bien content d’avoir des enveloppes pleines ce jour là. N’empêche que voir les gamins déchirer du papier cadeau et lancer des « ohhh trop bien ! » les yeux écarquillés ça te rend presque jaloux. Bordel, qu’est-ce que tu ne donnerais pas pour avoir à nouveau huit piges…

Et vient le Noël où ça devient une épreuve à passer. T’as pas de vacances, seulement trois petits jours sans travailler parce que t’as la chance que le réveillon tombe sur tes jours de repos, juste avant le 25, jour férié. T'as déjà pas la tête à la fête, tu cours après des idées de cadeaux, t'affrontes la masse humaine qui comme toi, s'y est pris à la dernière minute. Tu prévois un truc sympa pour lui, un SMS plus tard tu peux laisser tomber. Meilleure amie loin. Deux jours à la maison à ne rien faire, plus vraiment l'habitude. Trop de temps pour penser et réaliser.

Tu peux même pas te plaindre, t'étais totalement ok. Tes nuits sont courtes, les journées trop longues. T'as pas envie d'inquiéter le monde et tu culpabilises d'être à cran pendant ces deux, trois jours. Devant la famille tu fais l'effort, à peine ils sont partis tu regrettes leur présence. Le silence te rend dingue. En plus il neige même plus...Et le repas est mal passé.

Le 26 tu te réveilles, t’as mal dormi tellement ton ventre criait la mort. Tu craques parce que tout est calme, que t'es fatiguée et que t'appréhende la suite. Encore un repas de famille, encore manger alors que la digestion d’hier vient à peine de s’achever (et encore…). L’avantage de travailler, c’est que tu n’assisteras qu’à l’entrée. Ton système digestif devrait au moins s’en sortir lui. Midi, ils arrivent.

Je m’étais préparé à ce moment, à voir ma belle grand-mère dans un sale état. Ils en parlent tout le temps. Je savais que ce serait dur mais je ne m’attendais pas à ça. Un coup de massue. Pendant une heure, j’étais incapable d’articuler un son correctement. Impossible de croiser son regard, de lui parler, de rester seule avec elle. Ou est passée ma grand-mère ? Faut que je sorte, reprendre mon souffle. Plusieurs fois.Ne pas pleurer. Je n’ai jamais été aussi pressée d’aller travailler… Ma grand-mère qui rigolait tout le temps est malade et ne sourit presque plus.

En une heure, j’ai entendu deux fois son rire, le temps d’une fraction de seconde.

Noël avait un sale goût cette année. Le goût de la réalité. Et maintenant, il faut encore digérer.

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  • De nos jours, ça va ou ça va pas, tout le monde doit le savoir. Et toi, visiblement, ça t'intéresse ! Je te préviens quand même, ma schizophrénie fait faire des bons à mon humeur, et parfois ça peut donner la nausée.
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