Sortie sans chaussette
Souffrir
en talons je veux bien. Les talons c’est sexy. Mais bordel, quelle idée de s’écorcher
les pieds dans des ballerines. J’ai peur à la vue de mes orteils, ils sont tout
rouge…
Bref,
avec ça j’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au centre ville pour échanger ma
robe cochon.
8h
– 16h de fac, j’ai failli passer plus de temps sur le campus en une journée que
sur toute l’année, haha !
Mais,
ce fut productif. Il le faut, maintenant que je risque fortement de rester
coincée au Patio encore une année, j’ai la pressiiiion pour les exams …
J’ai
un nœud à la gorge. Ca fait bien une semaine. J’ai du mal à parler, j’suis de
mauvaise humeur, j’me fais discrète.
J’ai
une mine de cadavre, j’ai des cernes tellement creuses que j’ai peur de me
réveiller avec des trous sous les yeux. Heureusement que mon sale caractère d’empotée
prend les commandes ! Hé j’peux pas trop râler, j’suis responsable du
bordel actuel.
N’empêche, je respire de plus en plus mal avec ce nœud (en général on a une boule dans la gorge, mais non, moi j'suis nouée !). Manque de bol, on s’est amusé à me le serrer un peu plus hier. Toute stressée avant de visiter cette école qui semblait parfaite, j’ressors les yeux brûlants, le moral à plat. Déjà en arrivant devant le minuscule bâtiment, la minuscule porte d’entrée, l’escalier trop étroit, le hall trop sombre ou il fait beaucoup trop chaud… premier sentiment de déception. J’attends. Je regarde les affiches aux murs, les photos du « gala »… Je vois un peu le profil des étudiants… On est loin du libertisme universitaire.
J’ai
envie de partir en courant ! Mais ça, c’est surement le stress. Pas de
panique, Monique !
Bref,
on passe la visite des locaux absolument inutile, la conférence était géniale. Je
me suis gourée de ville, voir de formation, mais au moins, je sais ce que je ne
veux pas faire. C’est un progrès non ?
N’empêche que j’avais l’air bien maline, à réaliser sur le coup que ma formation ne se faisait que sur Paris… Oh, le meilleur (là je me suis sentie vraiment loin) du discours, dès le début : « J’espère qu’il n’y a pas de futur journaliste en herbe parmi vous ! Non ? Parce que sinon, vous vous êtes complètement trompé d’endroit. Il y a des écoles pour le journalisme ! »
Là
j’aurai aimé pouvoir m’enfoncer dans ma chaise.
Bref,
j’ai quitté l’endroit rapidement. J’ai pris la carte de la nana, « au cas
où » et j’appellerai peut-être Paris.
J’ai
trimballé une sorte de désespoir jusqu’au Halles qui m’a poussé à acheter une
robe rose. J’ai hésité avec la rayée marine. J’ai pris la rose. Rose c’est gai.
Et ça change du rayé marine.
J’aurai
mieux fait de prendre marine.
C’est
dingue, cette incapacité à prendre des choix. Je pense que ça me tuera.
Ouai,
je pense bien.
Heureusement,
ça m’empêche pas de danser.
Rodrigo
y Gabriella.
Bordel,
heureusement qu’ils étaient dans mes oreilles hier soir !